La Bourrée de Paris, premier groupe parisien créé au sein de la Ligue Auvergnate fête, cette année, son centième anniversaire.
En souhaitant un joyeux anniversaire à notre filiale, c’est aussi l’occasion, pour nous tous, de célébrer cent années de folklore à Paris d’une part mais également de nous interroger sur les racines de cette danse, emblématique, gaie et conviviale.
A l’occasion de ces célébrations, la Ligue Auvergnate mettra en avant cette danse issue de nos régions au cours de prochains évènements et, bien entendu, lors de notre grande NUIT ARVERNE, le Samedi 13 décembre prochain au Pavillon BALTARD.
En effet, en 1925, sous l'impulsion de Louis Bonnet – Directeur de l'Auvergnat de Paris et Président de la Ligue auvergnate et du Massif central – de Joseph Canteloube et de Camille Gandilhon Gens-d'Armes, La Ligue fait part de son intention de créer une Chorale et un Orphéon.
Le mardi 27 octobre 1925, au Tambour de la Bastille, la société artistique du Massif-central "La Bourrée" est créée, seconde filiale de la Ligue après l'Union Sportive du Massif central créée en 1921. La Bourrée deviendra "La Bourrée de Paris" en 1951.
En 1927, "La Bourrée" compte 70 couples de danseurs et une chorale de 150 choristes avec une chorale enfantine, d’enfants âgés de 5 à 13 ans, costumés. A cette époque, le groupe se réunit deux fois par semaine pour préparer les spectacles.
En 1930, Martin Cayla intègre la Bourrée en tant que Cabrettaïre avec Antoine Bouscatel. Il va jouer un rôle déterminant dans la renommée de cet ensemble folklorique dès 1931 avec les tournées du groupe dans tout le Massif Central.
Au-delà de la genèse de La Bourrée, c'est également le centième anniversaire de la naissance du folklore à Paris avec une vingtaine de groupes engendrés qui ont chacun, au fil de leur histoire, apporté leurs spécificités régionales et artistiques.
Mais, il est important également de souligner que cette genèse correspond également à l'éclosion du folklore sur notre territoire. En effet, à cette époque, seuls deux groupes folkloriques mettaient en valeur le patrimoine artistique du Massif Central en matière de danses et de chants : le groupe folklorique de Saint-Flour créé en 1913, d'abord baptisé La Sanflounite puis la Sanfloraine en 1946 et La Bourrée d'Aurillac fondée en 1922 par le Docteur Puech, groupe aujourd'hui en sommeil. Aujourd'hui, on compte une trentaine de groupes folkloriques sur les seuls départements de l'Aveyron, du Cantal et de la Lozère.
Mais au fait, quel est son origine ? La bourrée, mot dont l'étymologie reste inconnue est une danse qui se dansait autour d’un feu de joie qui viendrait du terme "Bourrée" qui était employé pour désigner un fagot de petites branches, gros et court, lié au milieu avec une seule ficelle. Quelques auteurs utilisent ce terme dans leurs ouvrages comme Honoré de Balzac "Devant un petit feu de bourrées".
Et, par ailleurs, d'où vient la danse : "la bourrée" ? Aujourd'hui, il est difficile de répondre à cette question... C'était surtout une danse d’hommes. Ses figures, décrites par les anciens, avaient des allures de danses sacrées ou guerrières mais aucun élément historique fiable ne peut étayer cette hypothèse car les documents sont rares et imprécis.
Certains postulent pour dire que la bourrée est d'origine auvergnate et que l'Auvergne (dont les délimitations géographiques ont varié au fil du temps) la pratique au XVIe siècle. D'autres affirment qu'au XVIème siècle, la bourrée est découverte par Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis, lors de ses séjours en Auvergne, et c'est elle qui la rapporte à Paris pour en faire une danse de cour.
La première mention d'une danse appelée bourrée se trouve dans le journal de Jean Héroard, médecin à la Cour. En février 1604, il note que le jeune Louis XIII “danse la bourrée” debout en mangeant. Elle fut très à la mode sous Louis XIV. George Sand, qui aimait à danser la bourrée du Berry la caractérise dans ses écrits comme "notre danse classique, souple, bien rythmée et très gracieuse dans sa simplicité".
De nombreux compositeurs comme Bach, Mozart, Lully ou encore Chopin ont composé des bourrées inscrites au répertoire de leur œuvre.
En mars 1896 la bourrée fera sa rentrée dans le monde. On la dansera à l'Elysée devant le président de la République et à l'Hôtel de Ville devant le conseil municipal.
