A la société des Lettres, Sciences et Arts : « la Haute Auvergne », en coopération avec la Veillée d’Auvergne, l’Aurillacoise et la Fédération des Amicales du Cantal.
Dans les très élégants salons Mogador de l’hôtel Ambassador, à Paris, l’art et l’histoire des tapisseries en Haute Auvergne ont été étudiés avec passion par Benoît-Henri PAPOUNAUD, lors de la rencontre organisée par la Société des Lettres, Sciences et Arts : « la Haute Auvergne », en coopération avec la Veillée d’Auvergne et du Massif Central, l’Aurillacoise et la Fédération des amicales du Cantal, mardi 25 février 2020, à 19h, en compagnie d’une cinquantaine d’amis.
C’est Jérôme DELCAMP, membre du conseil d’administration de la société : « La Haute Auvergne », qui introduisit cette conférence annuelle de la société des Lettres, Sciences et Arts : « La Haute Auvergne », se déroulant dans un cadre superbe, au cœur de Paris, en accord parfait avec le sujet traité des tapisseries, synonymes d’art, de luxe, prestige et confort.
Dans l’assistance, on pouvait noter la présence de Roger VIDAL, pdt de la Veillée d’Auvergne et Jean-Claude MAGRIN, pdt de l’Aurillacoise. Bernard LHERITIER, pdt de la Fédération des amicales du Cantal était excusé. Etaient également présents Raymond TREBUCHON, pdt d’honneur de la Ligue Auvergnate ; Robert FOUR, pdt fondateur de la manufacture de tapisseries d’Aubusson ; Josette RISPAL et Henri-Hugues LEJEUNE, artiste sculpteur et écrivain renommés.
Le nouveau pdt de la société des Lettres, Sciences et Arts « La Haute Auvergne », Vincent FLAURAUD remercia tous les présents et présenta le conférencier, Benoît-Henri PAPOUNAUD, administrateur des Monuments Nationaux en charge de l’abbaye et musée d’art et d’archéologie de Cluny, qui s’est occupé aussi du musée de Moulin, du monastère royal de Bron.
Dans son exposé, à l’aide d’un vidéoprojecteur projetant les images des tapisseries, le conférencier fit preuve de rigueur et d’application, démontrant son enthousiasme pour les tapisseries qui, désormais, « ont quitté notre quotidien alors qu’autrefois, elles étaient partout, offrant du confort à partir de la fin du Moyen-Age, dans les églises et les châteaux ». Les heures de gloire des tapisseries datent des XVIème et XVIIème siècles puis, elles disparaissent au profit du papier peint. Dans la première partie de sa conférence : « des fonctions de la tapisserie », M. PAPOUNAUD expliqua que les tapisseries étaient tissées souvent en lien avec le sacré depuis la Haute Antiquité, les tissus étant des supports narratifs ou en rapport avec la représentation du pouvoir, incarnant la présence du roi ou de l’évêque. Décors muraux intérieurs, les tapisseries étaient parfois acheminées à l’extérieur comme lors du sacre de Louis XV, en 1722, avec 478 tapisseries transportées à Reims ou celui de Napoléon 1er, en 1804. Dans la seconde partie : « Les tapisseries en Haute Auvergne », le conférencier souligna que les tapisseries en Haute Auvergne provenaient des manufactures d’Aubusson et qu’aujourd’hui, on répertorie 47 tapisseries dans le Cantal, protégées au titre des Monuments Historiques, environ 60, avec les tapisseries provenant de collections privées. Au château de Saint-Chamant sont exposées des tapisseries exceptionnelles : une tenture consacrée à Jason et composée de 4 pièces venant des Flandres. La tenture la plus connue est celle d’Anglards de Salers, dans son château de la Trémolière, c’est une tenture de verdure, datant de 1586/1587, ornée de végétaux et d’animaux réels et fantastiques. A Faverolles, au château de Chassan, sont présentées des tapisseries à motifs religieux. D’autres tapisseries sont entreposées au musée de la Haute Auvergne, à Saint-Flour, à l’église Saint-Mathieu de Salers, avec un ensemble iconographique sur un thème religieux, en lien avec les Jésuites. Au château de Jarousset à la Chapelle d’Alagnon, les tapisseries sont peintes, en trompe l’œil et au château de Sédaiges à Marmanhac, ce sont des tapisseries des Flandres, du XVIIIème siècle qui représentent des scènes champêtres. Au palais de justice d’Aurillac, trois tapisseries figurent des scènes morales et édifiantes en lien avec la fonction des lieux. Pour conclure, M. POUPINAUD précisa qu’au XVIIIème siècle l’iconographie a évolué en privilégiant la légèreté et les scènes champêtres et de libertinage. Finalement, ce parcours dans les collections de tapisseries en Haute Auvergne reflète bien l’évolution de la tapisserie et son rôle symbolique.
Après quelques questions, la soirée s’acheva pour tous les amis de la société des Lettres, Sciences et Arts : « La Haute Auvergne » satisfaits d’avoir beaucoup appris sur la tapisserie en Haute Auvergne.