La Veillée d’Auvergne et du Massif Central, filiale culturelle de la Ligue Auvergnate, en association avec l’Institut Georges Pompidou, a organisé une rencontre brillante et instructive, vendredi 13 octobre 2023, au Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), consacrée « aux premiers pas « de la conquête spatiale française. Nos amis étaient impatients d’écouter deux éminents spécialistes de ce sujet : Bernard ESAMBERT et Roger VIDAL.
Dans la salle de l’Espace, vaste et confortable, vers 18h, le pdt de la Veillée d’Auvergne et du Massif Central, Jean François SERRE salua courtoisement l’assistance et remercia d’emblée Messieurs ASTORG et TREFOURET pour leur accueil enthousiaste au CNES de la Veillée d’Auvergne.
D’entrée Il salua les personnalités amicalistes : Jean-Claude MAGRIN, pdt de l’Aurillacoise partenaire souvent, de la Veillée d’Auvergne ; Chloé VERNHES, pastourelle de la Ligue Auvergnate et de l’Aveyron dont le costume et le sourire égayèrent cette soirée ; Jean-Pierre BONICEL, président de l’Association des Lozériens de Paris ; Bernard LHERITIER, pdt d’honneur de la Fédération des Amicales du Cantal ; Robert FOUR, pdt de la manufacture d’Aubusson ; les amis de l’Institut Georges POMPIDOU et il présenta les excuses d’Isabelle CAZALS, présidente de la Ligue Auvergnate, représentée par Josyane DELMAS-BOUCHARD, secrétaire de la Veillée d’Auvergne, membre du Comex de la Ligue Auvergnate et présidente du jury du Prix Arverne. Il adressa également tous ses remerciements pour l’organisation à Guy TAILLADE, vice-pdt de la Veillée d’Auvergne et Anne-Marie PLANQUE, trésorière.
Pierre TREFOURET, directeur du cabinet du Président du CNES, se dit très honoré de recevoir la Veillée d’Auvergne et ses deux intervenants, excusant le président du CNES, Philippe BAPTISTE, très pris par l’actualité autour d’Ariane…
Jean-Marc ASTORG, directeur de la stratégie au CNES, également ravi d’accueillir les conférenciers, fit part des enjeux du CNES, très fier du développement d’Ariane 6, lanceur européen novateur qui s’apprête à remplacer Ariane 5, en 2024. Il traça l’histoire glorieuse du CNES créé en 1961 par le Général de GAULLE, évoqua le lancement de DIAMANT, les 2400 salariés répartis entre Paris, Toulouse, La Guyane. Il souligna les activités civiles et de défense du CNES dont le but est « de renforcer l’autonomie stratégique européenne et l’excellence spatiale française qu’il faut défendre car elle joue également un rôle important de soutien à l’écosystème français pour le climat et le développement durable ».
Jean François SERRE exprima sa satisfaction d’entendre Bernard ESAMBERT et Roger VIDAL, deux personnalités marquantes qui ont concouru à l’évolution de la conquête spatiale française et qui ont chacun un parcours méritocratique. Il présenta d’abord Bernard ESAMBERT, ingénieur des Mines et Polytechnicien, avant ‘entrer au Ministère de l’industrie, actuel président de l’Institut Georges POMPIDOU. Il fut son conseiller Industrie et spatial lorsqu’il était Premier Ministre puis Président de la République entre 1967 et 1974.Il relate la politique industrielle de Georges Pompidou dans un ouvrage paru en 1994 : « Capitaine d’industries ». Il poursuivit sa carrière avec des postes de direction et de conseil en particulier dans les groupes Bolloré et Lagardère, la banque Rothschild. Après ces activités, il se consacre au le bénévolat dans la médecine et la science, en créant notamment l’Institut pour la recherche sur le cerveau, puis depuis 2012 en tant que président t de l’Institut Georges POMPIDOU dont 2024 va marquer le cinquantenaire de sa mort.
Dans son exposé, Bernard ESAMBERT insista sur les capacités remarquables d’intelligence très vive et de mémorisation de Georges POMPIDOU, très intéressé par les « grands projets » et notamment le spatial, le nucléaire et les télécommunications, essentiels selon lui pour la renommée de la France. Il expliqua que ces grands projets, étaient élaborés au cours de conseils restreints auxquels il participait, 4 pour le spatial. Ils étaient décisionnels et applicables immédiatement, créant, outre des contrats industriels importants, une politique spatiale pour faire rayonner la France, « pari démesuré mais qui fut rendu raisonnable grâce à Georges POMPIDOU ».
Après avoir complimenté Bernard ESAMBERT pour ses propos nous faisant pénétrer dans les arcanes des prises de position de Georges POMPIDOU au sujet du programme spatial, « atout stratégique pour que la France conserve son aura », Jean François SERRE présenta à son tour Roger VIDAL. « Pur cantalien », Roger VIDAL a fait de brillantes études le menant du Cantal à l’Ecole de l’Air – il est lieutenant-colonel - puis SUPELEC. Après un stage à la NASA de 1964 à 1966. Au CNES de 1964 à 1976, en tant que chef de division Equipements Sol, il a construit la base de lancement de Kourou. C’est le programme ELDO. Puis il se tourna vers l’industrie, notamment chez MATRA et la Société Européenne de propulsion. Distingué notamment de la Légion d’honneur et de la médaille de Florian, son rôle dans l’associatif rejoint celui de Bernard ESAMBERT mais dans le domaine de l’Association des Méridionaux de Sceaux et surtout en tant que président de la Veillée d’Auvergne durant de longues et belles années.
Roger VIDAL, avec sa verve habituelle conta son parcours en voyant « les choses sur le terrain » tandis que Bernard ESAMBERT « les voit d’en haut ». IL insista sur les valeurs du sport qu’il pratiqua au tennis et au football, en tant que pilier central de l’équipe du CNES. Il relata son aventure spatiale, les lancements DIAMANT de 1965, faisant de la France, « la 3ème puissance spatiale », le projet du Centre Spatial Guyanais de Kourou, « d’une immense envergure » dont il prit les rênes, les 381 lancements entre 1968 et 1979 : ballons, fusées sondes et satellites. Après la phase ELDO constituée de 7 états et l’échec du lancement d’EUROPA 1, le CSG fut mis en sommeil après 1974. Pour conclure, Roger VIDAL « se dit très heureux d’avoir contribué à l’extraordinaire mission de l’aventure spatiale et rendit hommage « aux pionniers ».
Yves BEGUIN, ingénieur, ex-chef de section Ergols au CSG, intervint pour témoigner qu’affecté pendant 5 ans à Kourou, l’activité y fut intense et internationale, annonçant le succès du 1er lancement d’Ariane en 1979, lanceur européen qui va vers sa 6ème version.
Après un débat avec les participants autour de l’influence de Georges Pompidou pour le spatial, le choix de Kourou…, des applaudissements nourris saluèrent les deux talentueux conférenciers et sur une boutade du président t de la Veillée d’Auvergne, autour de l’album « Objectif Lune »,où Hergé aurait pu faire décoller Tintin depuis la base de Kourou !, Chloé VERNHES dit, en recevant des fleurs de la part de la Veillée d’Auvergne, quelques mots de remerciements très chaleureux et appréciés, invitant chacun à la prochaine Nuit Arverne.
Un cocktail aussi copieux que délicieux permit à chacun d’échanger autour de la conférence et de se réjouir d’avoir beaucoup appris sur le spatial français, grâce à « deux grands experts de la politique spatiale », Bernard ESAMBERT et le président d’honneur de la Veillée d’Auvergne et du Massif Central, Roger VIDAL.