Remise du 19ème Prix Arverne à Françoise CHANDERNAGOR.
Distinguée et élégante, comme la personnalité et l’écriture de la lauréate Françoise CHANDERNAGOR, éminente femme de lettres française, cette remise officielle du 19ème Prix Arverne, se déclina tout au long de la soirée, dans la joie et l’admiration, à l’unisson de cette superbe ode à la Creuse si bien glorifiée dans « L’Or des rivières » par une écrivaine d’exception sachant danser la Bourrée.
En compagnie de nombreux Auvergnats à Paris et de deux pastourelles, c’est au CAPONE, dans son bel établissement du 12éme arrondissement de Paris, qu’Éric TEILHOL a accueilli généreusement le Prix Arverne et il fut remercié chaleureusement pour cette amicale hospitalité, mardi 1er avril 2025, à 19h. Les participants se pressèrent en grand nombre pour se faire dédicacer « L’Or des rivières », ce Prix Arverne 2025, si éblouissant, par Françoise CHANDERNAGOR, souriante et accueillante, ayant un mot aimable et une dédicace personnalisée pour chacun.
Après la séance des dédicaces assurée par la librairie des Abbesses, Michel BESSIERES, membre du jury du Prix Arverne, souhaita la bienvenue à tous pour célébrer cette 19ème édition du Prix Arverne qui est désormais un Prix littéraire connu et reconnu, « visant à promouvoir la richesse littéraire régionale » et il passa la parole à la pdte de la Ligue Auvergnate.
Isabelle CAZALS adressa ses vifs remerciements à notre hôte pour son accueil et à Françoise CHANDERNAGOR, « ses plus chaleureuses et sincères félicitations », pour son Prix. Elle fit applaudir les membres du jury de ce « Prix tout à fait singulier dans le paysage littéraire français » pour leur travail impressionnant cette année, avec 66 livres étudiés, tout en saluant la mémoire de l’instigateur du Prix Arverne au sein de la Ligue Auvergnate en 2007, Raymond TREBUCHON.
Elle remercia les partenaires de la Ligue Auvergnate et le fonds de dotation « La Ligulaire », permettant la concrétisation d’actions d’intérêt général. Elle cita Mme Catherine BOURNERY, directrice adjointe du Crédit Agricole Centre France ; M. Franck DELVAU, pdt de l’UMIH Paris ; MM. Emmanuel VAIN et Sébastien PATRUNO de GAN Patrimoine ainsi que Mme Virginie FERRIER et Vincent LAPIERRE, représentant la maison Richard qui nous régalait et nous faisait découvrir au cours de cette soirée leur nouvelle gamme : Les vins CURIUS. Elle remercia aussi de leur présence, Samantha BAYOL, pastourelle du Cantal et de la Ligue Auvergnate, Camille ROYER, pastourelle de la Haute Loire, toutes deux gracieuses dans leurs costumes ainsi qu’Hélène ANGLADE et Delphine LAURENT, brillante Prix Arverne 2024.
Du livre primé, Isabelle CAZALS sait qu’il a « emballé » le jury car il met en exergue des thèmes chers aux originaires du Massif Central : beauté des paysages, transmission des valeurs, amour du territoire. Touchée par le parcours inspirant de Françoise CHANDERNAGOR et « sa défense des femmes poétesses et écrivaines trop souvent oubliées », elle la cita : « … Prenez-vous au sérieux et ne vous arrêtez jamais d’écrire ! »
De la Bourrée, il en fut question avec l’évocation des festivités du Centenaire de la Bourrée de Paris, filiale de la Ligue Auvergnate, de la danse elle-même bien sûr et, plus globalement, de la célébration de 100 ans de folklore à Paris qui sera mis à l’honneur particulièrement cette année. Dans le calendrier 2025 de la Ligue Auvergnate que chacun put découvrir grâce à de ravissants et utiles marques pages, Isabelle CAZALS fit part d’autres évènements : le Prix Art’Verne, le stage Musiques, Arts et traditions de Saint-Flour, une messe à Notre-Dame de Paris, le 15 novembre et bien entendu la Nuit Arverne : « Dansons la Bourrée ! », le 13 décembre, au pavillon Baltard à laquelle elle invita Mme CHANDERNAGOR.
« Soulignant sa joie à la veille du 20ème anniversaire du Prix Arverne, à la notoriété croissante littéraire, de célébrer une lauréate d’envergure comme Françoise CHANDERNAGOR » c’est par une citation de sagesse et de courage attribuée à Madame de MAINTENON, dans « L’Allée du Roi » : « La grandeur d’un destin se fait de ce qu’on refuse… plus que de ce qu’on obtient », que la pdte de la Ligue Auvergnate acheva son discours.
Josyane DELMAS-BOUCHARD, pdte du jury du Prix Arverne, fut heureuse, à son tour, de saluer l’assistance réunie autour de la prestigieuse lauréate 2025 du Prix Arverne, elle-même entourée de nombreux représentants des éditions Gallimard dont Vanessa NAHON. Ils furent remerciés pour leur soutien.
La pdte du jury présenta les membres du jury du Prix Arverne, présents ou excusés constituant collectivement les piliers solides du Prix : Guy TAILLADE, vice-pdt de la Veillée d’Auvergne et archiviste de la Ligue Auvergnate ; Bernard LHERITIER, pdt d’honneur de la Fédération des Amicales du Cantal ; Marc TARDIEU, écrivain ; Serge CAMAILLE, écrivain, Prix Arverne 2018 ; Bernard THOMASSON, écrivain, Prix Arverne 2015 ; Sophie BORREL, trésorière entre autres, du Centre des Provinces Françaises ; Clarisse ENAUDEAU, directrice littéraire ; Anne BERNARD-GELY, pdte de la Paroisse Lozérienne de Paris ; Jean-François SERRE, pdt de la Veillée d’Auvergne et du Massif Central; François DESNOYERS, écrivain et journaliste et Michel BESSIERES.
Le Prix Arverne poursuit son chemin avec persévérance et son objectif est toujours de le hisser plus haut pour mettre à l’honneur la culture et la littérature au sein de la Ligue Auvergnate tout en donnant aux Auvergnats à Paris, l’envie et le bonheur de lire. Satisfaite de la confiance que les écrivains et les maisons d’éditions lui accordent en envoyant des ouvrages, toujours plus nombreux chaque année, Josyane DELMAS-BOUCHARD souligna qu’au cours des ans, le prix Arverne a permis aux Auvergnats à Paris de découvrir et de lire d’excellents auteurs et autrices de nos territoires dont la 19ème désignée lors de la réunion décisive du 11 mars 2025 au cours de laquelle, au 1er tour, à la majorité des voix, c’est Françoise CHANDERNAGOR avec son ouvrage : « L’Or des rivières » qui a été choisie avec enthousiasme.
Grande dame de la littérature française, Françoise CHANDERNAGOR a charmé des générations avec ses fresques historiques notamment « L’Allée du Roi » ou » L’enfant des Lumières ». Elle a écrit une vingtaine d’ouvrages et reçu 6 prix littéraires dont le Prix Terre de France, en 2024 pour « l’Or des rivières ».
Petite-fille d'un maçon de la Creuse et d'un artisan-coutelier de la Vienne, son parcours de vie est particulièrement remarquable. Major de l’ENA à l’âge de 21 ans, elle a assuré de hautes fonctions au Conseil d’Etat et elle est entrée à l’âge de 48 ans, à l’Académie Goncourt dont elle est actuellement la vice-pdte. Elle est commandeur de l’Ordre National du Mérite et officier de la Légion d’Honneur.
Avec son style poétique et inimitable, Françoise CHANDERNAGOR, « cette fille de la terre » comme l’a nommé Le Figaro, se livre dans « l’Or des rivières », en un récit autobiographique lumineux, comme son titre. « Mon or à moi, dit-elle, je l’ai trouvé́ dès l’enfance dans les rivières sauvages de notre Haute-Marche : la Sédelle et le Taurion, la Petite et la Grande Creuse »...
Elle part à la découverte des rivières et des lacs, des vallées et des gorges de la Creuse, région longtemps tenue comme pauvre et secrète, qu’elle met si bien en valeur avec son écriture éblouissante. Cette ode à la Creuse verte, rude et sauvage, pays des genêts, des chênes et du granit, restitue toutes les facettes de sa tendresse pour la Haute Marche. « Ma province gauloise n'est qu'un pays de rivières sauvages, de collines verdoyantes et de chemins noirs ; mais c'est ma terre », dit-elle. La Creuse connue pour ses maçons migrants comme son grand-père dont elle parle avec affection, l’écrivaine la connaît si bien, qu’elle transporte le lecteur, avec son talent de conteuse et ses émotions mais aussi son humour, vers des paysages magnifiques, des anecdotes savoureuses, des coutumes, un peu de patois marchois, son attachement pour la Bourrée, vers la magie et les sortilèges du pays de son enfance où chacun peut se retrouver quel que soit son terroir d’origine. Françoise CHANDERNAGOR raconte aussi la transformation de cette « ile hors du temps battue des vents où, longtemps, on n'arrivait qu'à pied » et où on peut contempler chaque été « les paillettes de soleil que nos vents fous arrachent aux rivières ».
Comme dans son coin de la Haute Marche, nous sommes aussi, tous, heureux à chaque séjour, de retrouver notre territoire et déchirés à l’idée de le quitter. Ce chant d’amour pour la Creuse, nous séduit, nous interpelle et quand nous refermons le livre, nous sommes dans un état de grâce, de béatitude, de retour au pays de l’Enfance, conclut la pdte du jury du Prix Arverne.
Après la lecture de deux extraits significatifs de l’ouvrage lus par nos pastourelles, Françoise CHANDERNAGOR s’adressa souriante à l’assistance. Elle se réjouit de ce « Prix du cœur, du Terroir », qui la touche et expliqua que la Creuse est une région frontalière, entre l’Auvergne et le Limousin, que l’on a souvent du mal à la situer y compris dans le Massif Central. Et pourtant, on y parle la langue d’oc et on y danse la Bourrée ! Depuis la Haute Marche, son fief, elle apprit à l’âge de 10 ans à danser la Bourrée en tenant le rôle du danseur homme. Très attachée à cette danse comme à son territoire, elle raconta que « Les Enfants de la Marche » l’ont accompagnée le jour de son mariage. Elle fustigea enfin avec ardeur et humour, les trains qui desservent très mal la région enclavée du Massif central, dénonçant une situation ubuesque où l’on supprime wagons et gares et où bientôt comme autrefois, on arrivera à pied dans son île. Elle fut acclamée pour ses convictions et reçut, au nom de la Ligue Auvergnate, des mains du trésorier de la Ligue, Alain COUSTOU et d’Isabelle CAZALS, la pdte, le chèque de 1500€ correspondant au Prix, un diplôme, souvenir de cette brillante 19ème édition et quelques fleurs.
Avant de passer au cocktail gourmand et en l’honneur de notre Prix Arverne 2025, notre vice-président Thierry BORREL, invita notre pastourelle de la Ligue ainsi que deux charmantes jeunes filles présentes pour une bourrée en cadrette enlevée et tournoyante au son des musiciens de Cabrettes et Cabrettaïres mené par son président Yannick ROUSSEAU.
Un moment de danse inédit lors une remise de Prix littéraire qui suscita l’enthousiasme de l’assistance et le sens du rythme chez la lauréate qui fut enchantée de cette jolie surprise.
Cette remise officielle du Prix Arverne 2025, autant culturelle que chaleureuse, prouva, comme l’a dit Marcel PROUST que « La lecture est une amitié » et aussi, comme l’imaginait Jean-Paul SARTRE « qu’elle est une fenêtre ouverte sur un monde qui nous est encore inconnu ».